Jeudi 28 avril 2022 : Visite du Jardin de la villa Thuret à Antibes

Jardin de la villa Thuret

Jardin Thuret Chemin Raymond, cap d’Antibes ; propriété de l’I.N.R.A., ouvert au public tous les jours sauf les samedis, dimanches et fêtes de 8 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30, tél. : 93.61.55.60.

Thuret introduisit dans ce domaine, acheté en 1856, au centre de la presqu’île du cap d’Antibes, les plantes et arbres des pays chauds qui allaient être à l’origine de l’horticulture méditerranéenne. Propriété depuis 1927 de l’État, des services de l’Institut national de la recherche agronomique y ont été installés.

Araucaria bidwillii au jardin Thuret, cap d’Antibes.

On a eu pour objectif d’y introduire le plus grand nombre d’espèces possibles et d’étudier leur adaptation aux conditions locales.

L’arboretum, qui couvre 3 des 5 ha de la superficie totale, joue un rôle important pour la diffusion des plantes intéressantes régionalement.

Sur un terrain au sol riche et profond, légèrement en pente vers le sud-est et bénéficiant d’un des climats les plus doux de France (15°3, minimum -5°), pluviosité : 870 mm), près d’un millier d’espèces prospèrent dont plus de la moitié ne peuvent vivre en France que dans des zones climatiquement favorisées.

Sur l’ensemble des espèces cultivées, on remarque 80 conifères (araucaria, agathis, podocarpus), de nombreuses espèces de palmiers, des bambous.

75 espèces d’eucalyptus, souvent inconnues antérieurement sur la Côte d’Azur, peuvent y être dénombrées et notamment : amygdalina, dabrympleana, gigantea, ovata, parvifolia, pauciflora, rubida, camphora, glaucescens, nitens, scoparia, simmondsii.

On citera aussi quelques résineux : abies numidica, juniperus, picea omorica, taiwania cryptomenoïde, araucaria bidwillii, araucaria cunninghamii.

Enfin, de nombreux autres feuillus connaissent ici une existence prometteuse : acacia subulata, hakea salignia, platanus orientalis digitata, alnus subcordata, carpinus orientalis, acer monspessulanum, fagus orientalis, fraxinus ornus, ostrya, quercus afares, quercus mirbeckii, anthylis barbajovis, euphorbia dendroïde…

Parmi les raretés, signalons le cyprès de Guadalupe, disparu à l’état naturel, le choe rospondias axillaris de Chine, unique en Europe et le loropetalum chinense. En tout 2 000 espèces proviennent ici d’Australie, d’Amérique du Sud, de Californie, des Canaries et d’Afrique du Sud. Toutefois, la rénovation du jardin, rendue nécessaire en raison de problèmes de parasites et du grand âge de certains arbres, a provisoirement modifié une partie de l’agencement des collections.

Il convient de noter également que le jardin collabore, avec l’Office national des forêts, au reboisement du littoral. De jeunes plantations ont été installées sur une dizaine d’hectares dans la forêt domaniale de l’Estérel. Elles permettront de prolonger les enseignements du jardin lorsqu’elles auront subi l’épreuve des années et des hivers rigoureux comme ceux que nous venons de connaître.

D’après Christian Byk « Guide des jardins de Provence et de la Côte d’Azur »