Il est d’usage en Provence, le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe, de mettre à germer dans trois « sietoun » (petites assiettes creuses) du blé ou des lentilles, geste symbolique, rite destiné à promouvoir la vitalité de la nature, à assurer son renouveau et l’abondance de la récolte pour l’an qui vient « quand lou blad vèn bèn, tout va bèn ».
C’est aussi une sorte de conjuration de l’hiver, de la mauvaise saison qui menace le monde végétal et animal.
Jusqu’à Noël, on les arrosera, on les placera au bord de la fenêtre pour qu’elles prennent le soleil et la lumière, au coin de la cheminée, la nuit, pour profiter de sa chaleur. Il faut que les semences arrivent dures et vertes sur la table de Noël où on les disposera encadrées de trois bougies.
On n’oubliera pas non plus, après les fêtes de la Nativité – le 10 janvier : fête de la Saint Guillaume dans le Vaucluse et le 17 janvier : fête de la Sainte-Roseline dans le Var – de planter le blé ou les lentilles dans le jardin, et au cours de l’été, d’en cueillir les graines pour la Sainte-Barbe à venir.
Texte et dessin de Pierre Fernez